Le Tour d’Afrique 2005: Repos à Addis Abeba.

velo conceptAddis Abeba, Ethiopie, lundi 28/02/2005
Nous sommes arrivés hier à Addis Abeba. Aujourd’hui c’est jour de repos.
Cela arrive au bon moment, car le pays est très montagneux et par conséquent rouler à vélo n’est pas une sinécure.
Mais le paysage est magnifique. Je trouve l’Éthiopie un pays formidable.
Le seul problème sont les enfants, qui demandent constamment de l’argent ou des stylos, ou qui demandent où nous allons. Lorsque cela arrive une fois, ce n’est rien, mais ici on rencontre constamment des gens et à la fin cela devient un peu embêtant. Surtout si tu es déjà un peu fatigué. Dans une montée tu ne peux pas rouler vite et en général, tu es toujours suivi par un groupe d’une vingtaine d’enfants, qui demandent où tu vas, si tu veux donner de l’argent … La seule solution est de rester aimable, de répondre et de rire, mais après 5 ou 6 heures de vélo, ce n’est pas toujours évident. Bon on s’y habitue. Parfois les enfants jettent aussi des pierres.
Heureusement, cela ne m’est pas encore arrivé trop souvent, mais si cela arrive il faut s’arrêter et alors les enfants s’enfuient. Une autre solution est de suivre les enfants jusqu’à leur hutte et d’essayer de faire comprendre aux parents que ce n’est pas très aimable ce que leur enfant fait. En général les parents leur donnent une bonne semonce et les jours suivants, ils ne jettent plus de pierres. Une fois quelqu’un de notre groupe, qui roulait juste devant moi, est entré à vélo dans une hutte, parce qu’on avait jeté des pierres. C’était une vue assez comique …

C’est incroyable combien les routes sont pleines de gens. Trouver un endroit tranquille n’est vraiment pas évident. Parfois je me demande d’où vient tout ce monde. Si une fois par miracle tu ne vois personne et tu veux t’arrêter un peu, c’est garanti en moins de quelques minutes tu es entouré par une trentaine de personnes. Vous pouvez imaginer que c’est toute une expérience de réparer un pneu crevé le long de la route … Et pendant le lunch ou le soir dans le camp, il y a toujours une masse de spectateurs qui nous dévisage. En général on tend une corde autour du camp, pour tenir les gens quelque peu à distance. Et je dois dire que c’est bien respecté.

Pour le reste, les routes sont en bien meilleur état que je ne l’avais espéré. La plus grande partie est asphaltée et comme le pays est montagneux, nous avons régulièrement droit à une magnifique descente. Il y a quelques jours, nous avons traversé la Blue Nile Gorge. C’est la montée la plus difficile de tout le trajet. D’abord une descente de 20 km sur une très mauvaise route off-road, ensuite une montée de 21 km sur une aussi mauvaise route off-road. La différence d’altitude est 1350 m et le sommet se trouve à 2500 m ! J’ai mis 3 heures et 10 minutes pour la montée, soit une moyenne de 7 km/heure … Le plus grand problème est que tu roules tellement lentement qu’il faut essayer de ne pas tomber ! A titre d’information, Kim Bremer, le Danois a fait la montée en 1 heure 53 minutes ! Il est vraiment outstanding et il roule à vélo comme une machine. Mais avec mon résultat j’étais dans le top 10, donc pas une mauvaise prestation.
J’aime rouler off-road et j’aime les montées. De plus, le paysage est magnifique.

A Addis Abeba nous campons sur un terrain de golf moderne. C’est aussi la première fois depuis longtemps que nous pouvions acheter des choses courantes. Au Soudan et au début de l’Éthiopie ce n’était pas le cas. Hier midi nous avait fait, en groupe, une attaque du restaurant du club de golf.
Nous avons commandé des pizzas, des hamburgers, des frites, de la bière, du vin. Incroyable comme c’était bon … de la nourriture courante que nous n’avons plus mangé depuis longtemps. Nous mangeons beaucoup, car le cyclisme, ça creuse … Nous avons toujours une faim de loup. Après l’attaque du restaurant, nous avons encore goûté la cuisine traditionnelle d’African Routes dans la soirée.

Hier, deux nouveaux sectional riders se sont joints au groupe : Jan-Peter de Hollande et Eddy de Grande-Bretagne. C’est agréable d’avoir de nouvelles âmes dans le groupe.

Bon, je vais encore profiter un peu des restaurants et des supermarchés de luxe d’Addis Abeba et demain nous poursuivons notre route.

Pour les statistiques : déjà 4 pneus crevés, toujours coureur EFI moins 2 jours et vitesse maximale dans la descente : 73 km/heure …

Je voudrais remercier tous ceux qui m’envoient régulièrement des messages.
Cela fait vraiment plaisir de recevoir des nouvelles de la maison. J’essaye de répondre le plus possible, mais vu les connexions internet plutôt lentes ce n’est pas toujours faisable.

Amitiés.
Bart.