le Tour d’Afrique 2005: De la bière fraiche en Ethiopie.

velo conceptGonder, Ethiopie, Samedi 19/02/2005

Petit à petit le groupe commence à accepter la mort d’Alfons et lentement le Tour d’Afrique 2005 reprend. Naturellement, la mort d’Alfons restera, pour nous tous, définitiment gravée dans notre mémoire, mais nous ne pouvons rien changer à cette terrible fatalité. Cela nous montre seulement combien tout est relatif et combien la vie peut nous échapper en un instant. Mais une fois que le destin frappe, il faut bien l’accepter, aussi difficile que cela puisse être. Bien que notre groupe ne se connaît que depuis un mois, il est remarquable de constater quelle relation solide il existe entre les participants : la mort d’Alfons est vraiment ressentie comme la perte d’un ami. Dans une expédition comme celle-ci, où les circonstances sont extrêmes, où il y a très peu de confort, où de lourds efforts physiques et mentals sont livrés, on apprend à se connaître réellement et on apprend aussi que l’un a besoin de l’autre durant l’expédition. Tout est vécu ici de façon très intense. Tous les sens sont constamment à fleur de peau et c’est une expérience exceptionnelle de vivre avec ce groupe des moments magnifiques, mais aussi des moments difficiles. Ici on sent que l’on vit, cela je peux vous l’assurer !

Nous sommes aujourd’hui à Gonder, en Ethiopie. Aujoudrhui c’est jour de repos. Je dois définitivement renoncer à mes ambitions EFI : hier et avant hier j’ai fait le trajet en camion. Mon estomac et mes intestins n’ont pas apprécié le passage du Soudan à l’Ethiopie ! Avant hier, je devais constamment remettre et en plus j’avais la diarrée (quand on fait quelque chose, il faut le faire bien ….) Je me sentais tellement mal que cela n’avait vraiment pas de sens de vouloir rouler 100 km à vélo, dans les montagnes, dans une chaleur torride. J’ai donc sagement décidé de passer 2 jours dans le camion, ce qui est également une aventure en soi, sur ce genre de route et par cette chaleur… Aujourd’hui je me sens à nouveau tip top et demain je reprends le vélo. Mon but est à nouveau EFI moins deux jours …

La chaleur était réellement un problème les derniers jours. Il est difficile d’imaginer ce que c’est que de rouler à vélo par une température de 45 degrés. En plus, ici il n’y a pratiquement pas d’ombre. La nuit de mercredi à jeudi il y avait encore 35 degrés dans ma tente à une heure du matin. Jipijajee… Maintenant cela va mieux, car nous nous trouvons à 2000 mètres d’altitude.

L’Ethiopie est totalement différente du Soudan. Le paysage est magnifique et jusqu’à présent les gens sont sympathiques. Le passage de la frontière du Soudan vers l’Ethiopie valait la peine : d’abord il fallait faire mettre un cachet dans ton pasport pour pouvoir quitter le Soudan. Ensuite pédaler environ 100 m en niemandsland et ensuite faire estampiller ton pasport pour entrer en Ethiopie et cela dans une petite hutte en argile, placée assez loin du chemin, question de ne pas la trouver trop facilement. Et – croyez le ou non – devant la petite hutte en argile il y avait une ‘suggestion box’
où tu pouvais donner ton appréciation au sujet du service. N’est-ce pas formidable ?

En Ethiopie il est possible d’acheter une bière (au Soudan l’alcool est interdit). Et c’était une alternative fort appréciée après tous les Cocas et tous les Fantas que nous avons bu au Soudan. Juste à la frontière se trouvait un petit garçon, Jimmy, qui vendait de la bière. Ne me demandez pas comment il faisait : à 35 personnes, je crois que nous avons acheté une centaire de bières. Et Jimmy s’arrangeait pour les servir fraîches. Avec de l’argent, tout s’obtient ici…

Voilà, demain et après-demain c’est à nouveau le vélo et alors il y a encore un jour de repos à Bahar Dar. Après encore 5 jours de vélo jusqu’à Addis Abbeba.

A plus tard…
Bart

Gedaref, Soudan, Lundi 14/02/2005

Aujourd’hui c’est un jour noir pour le Tour d’Afrique 2005. Alfons, un participant Suisse, est décédé ce matin, à la suite d’un infractus. Il avait 62 ans. C’était un choc énorme pour tout le groupe et, dans un moment pareil, tout le reste n’a plus d’importance.
Je n’ai plus rien à raconter pour aujourd’hui.
Je vroudrais simplement souhaiter beaucoup de courage à la famille d’Alfons dans la période difficile qui les attend.
Bart