La Trilogie de la Maurienne, 24/26 Juin 2022: Retour vers le futur…

Une page d’histoire que cette cyclosportive savoyarde puisque la Trilogie de Maurienne est annoncée comme la doyenne des cyclosportives. La plus ancienne et une des plus difficile aussi, surtout si l’on en juge par les dénivelés proposés sur les différents parcours au départ de Tour en Maurienne. Même le nom du village départ a des connotations historiques car ce Tour en Maurienne, nouveau nom de la commune, est presque invisible à côté de celui de Hermillon, nom d’origine du village.

Dans la tradition de cette « trilogie », 3 jours d’épreuves sont proposés aux passionnés des randonnées montagnardes.

Le vendredi les lacets de Montvernier, le col de Chaussy et le col de la Madeleine. Le samedi le col du Galibier par le Télégraphe, et le dimanche l’épreuve reine, l’Arvan-Villard avec un « petit » parcours de 60 kilomètres pour 2400 mètres de D+, un moyen avec 115 kilomètres pour 3700 et le grand de 135 kilomètres pour 4500 mètres de D+. Les trois parcours se terminaient en haut du difficile col de la Croix de Fer.

La participation a été à l’égale des années précédentes avec 130 participants le vendredi, 150 le samedi et 300 le dimanche avec une répartition de 40 sur le petit parcours, 100 sur le moyen et 160 sur le grand. Ceci qui confirme que cette épreuve séduit principalement des spécialistes des pentes difficiles, avec un nombre de plus en plus grand de cyclistes hollandais, belges et autres venus profiter de la Maurienne, ce fameux « Plus Grand Domaine Cyclable du Monde » pour allier vacances et sport. De plus au milieu du mois de juillet, les cyclistes professionnels du Tour de France viendront aussi se mesurer au Galibier, aux lacets de Montvernier et au col de la Croix de Fer !

D’ailleurs les cyclistes de la Trilogie ont pu croiser Romain Bardet samedi et Tadej Pocagar dimanche. Ils étaient en train de reconnaître ces cols.

Si pour l’organisation de toute l’équipe de LVO, ce rendez-vous est un moment fort du Cycling Challenge, il est à noter que cette année, quelques petits grains de sable sont venus perturber une mécanique habituellement bien huilée. Pour commencer il faut constater qu’il est de plus en plus compliqué de réunir tous les bénévoles nécessaires pour de telles épreuves, d’autant que, en cette saison estivale, de nombreuses animations étaient organisées ici ou là, ce qui complique forcément le travail des signaleurs. Des conséquences désagréables comme ce mauvais fléchage sur le petit parcours qui a fait redescendre les cyclistes des 60 kilomètres jusqu’à Saint-Jean-de-Maurienne, soit 4 kilomètres à plus de 8% de montée en plus. Des ravitaillements parfois insuffisants aux dires des participants du grand parcours, les premières chaleurs créent des besoins inhabituels…mais aussi une remise des prix surréaliste, programmée à 13h30 mais à peine validée à 17h30 complétaient ce tableau. Une chose assez inhabituelle qui a retenu notre attention. Bien sûr cela n’a pas entaché la réussite de l’épreuve, la convivialité qui était de mise du matin au soir (très longue journée que celle de ce dimanche), ni les performances des cyclistes présents.

Il faut enfin signaler qu’une arrivée en haut du col de la Croix de Fer pour un repas à la salle des fêtes de Hermillon rendaient quasiment impossible de tenir les horaires annoncés.

Côté Green Cycling, nous avons d’abord constaté que les partenaires commençaient à mettre à disposition des organisateurs, des véhicules 100% électrique, un grand plus. Par contre quelques voitures suiveuses, et en particulier celles des « teams », normalement interdites sur le parcours, sont encore présentes. Très peu de déchets sur le petit parcours, voire pas du tout, par contre sur le col de la Croix de Fer, certains détritus ont été remarqués par les plus fidèles d’entre nous. Pour la sécurité, des consignes précises ont été annoncées aux coureurs, avec des limitations de vitesse, un respect du code de la route. Et ceux qui auront été pris en flagrant délit ont été disqualifiés.

 

Côté sportif, tous ont souffert mais tous ont mérité les félicitations tant les challenges proposés étaient relevés. 5 membres actifs de notre patrouille Green Cycling avaient fait le déplacement. Notre vétéran Jean-Claude Mercier pour les trois jours, la locale Vanessa Vidal pour le vendredi et le dimanche, puis nous covoiturions avec Juanita Arnaud, nouvelle venue et non des moindres, Gilles Henneuze et moi-même. Si de mon côté je venais surtout pour coordonner le groupe, en période de convalescence, ne pas prendre de risque avec sa santé, les autres membres de l’équipe ont donné leur maximum.

Vanessa Vidal fera seconde de sa catégorie sur le petit parcours, Jean-Claude Mercier premier sur le moyen parcours. Juanita et Gilles ont osé affronter le grand parcours. Gilles se souviendra de la difficulté de l’épreuve et de cette montée sur la Toussuire qu’il n’apprécie pas du tout (et en dette d’eau tout au long de la montée par Saint Pancrace). Pour Juanita ce fût différent car notre Savoyarde d’Australie (Brisbane) ancienne cycliste professionnelle (qui a gagné une étape du Tour de France à Nice il y a pile 25 ans, retour vers le futur !) sait gérer ce type d’épreuve. Elle terminera deuxième féminine, derrière la jeune hollandaise Vries De Jong, et bien sûr première de sa catégorie.

Juanita précisera qu’avec le retour, elle aura parcouru 170 kilomètres pour 5000 mètres de D+, plus compliqué que la Marmotte d’après elle. Elle nous dira : « Fière de représenter GREEN CYCLING, pour cet évènement (pour du vélo écoresponsable). Effort bien géré avec un temps scratch de 7h00 tout pile, deuxième au scratch, pas mal pour une ancienne comme moi et ma première cyclosportive en 12 ans. Félicitations à Dries De Jong (Hollandaise) pour sa victoire. »

Merci à elle, bienvenue et à très vite sur une prochaine épreuve.

Avec une pensée pour Victoria Alpen, notre grande habituée Green de la trilogie qui a été retenue par la Haute Route qui sillonnait les mêmes routes, ou presque, à la même période. Victoria qui a inscrit son nom au palmarès de cette épreuve mais elle voulait saluer cette Trilogie de Maurienne qu’elle adore et où elle reviendra en véritable amoureuse des montées difficiles.

Un petit mot aussi de ces cyclistes du groupe « Femmes et Cyclistes » croisées en Maurienne, un collectif enthousiaste de 12 filles qui chaque année, sous le parrainage de Tamara K. découvrent les épreuves cyclosportives avec ravissement. Le cyclisme féminin a besoin de toutes formes de soutien et le Tour Féminin 2022 ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Il y a encore du travail en la matière !

Les épreuves montagnardes sont bel et bien lancées, dans une semaine les Copains à Ambert, et très vite arrivera l’étape du Tour, et autres. Il est donc aussi temps de rappeler les règles de prudence que certains oublient parfois et dont les conséquences sont parfois dramatiques. La sécurité et la santé sont deux autres « maitres mots » de la pratique du vélo, car respecter son environnement c’est commencer par se respecter soi-même, par respecter ses proches, amis ou adversaires d’un jour.

Vincent

CPT.com/Green Cycling

06/2022

Photos VH

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