Zian Favre, aventurier cycliste: L’histoire d’un exploit!
Zian Favre, jeune Haut Savoyard de 22 ans, vient de réaliser un voyage à vélo seul, en totale autonomie et en période hivernale, à travers 20 pays d’Europe, sur près de 12000 kms et 130 jours…
Un véritable exploit…
Zian raconte… On fait connaissance!
Q1- L’aventure à vélo est devenue ces dernières années un nouveau concept
de voyage et d’évasion de plus en plus pratiqué. Bien souvent par des
personnes plus âgées, disposant d’un confort de base social et
d’expériences personnelles qui leur permettent d’envisager qu’elles
seront aptes tant sur le plan physique que matériel, . Issu de la jeune
génération (22 ans), comment as tu envisagé cette aventure et dans quel
objectif?
R1- Venant de terminer ma licence, il était important pour moi de tourner une page entre les études et le monde du travail à l’aide d’un long voyage.
Mon patron m’a donc aidé financièrement et laissé du temps afin de réaliser ce dernier.
J’ai donc imaginé un voyage qui respecterait mes principes et mes objectifs personnels.
Je voulais traverser un maximum de pays en ayant un impact carbone le plus faible possible. Je voulais également repousser mes limites physiques et mentales en me déplaçant uniquement à vélo et en hiver.
Enfin je voulais découvrir de nouvelles cultures, d’autres façon de vivre et des traditions différentes que les nôtres.
Q2- Combien de temps as tu consacré à la préparation de ton voyage?
Itinéraires, période, modalités pratiques?
R2- Pour moi la préparation faisait déjà partie de mon voyage, car elle a contribué à ma préparation mentale et à ma motivation. Elle aura donc durée une année avant mon départ. Je réalisais des tableurs Excel et des tracés d’itinéraires pendant mes heures de cours (j’espère que mes anciens professeurs ne liront pas cela).
Cela était pour moi une partie de plaisir, j’ai analysé les variations de températures de tout les pays que je voulais traverser afin de créer une boucle pour être sur que je n’allais tout de même pas m’exposer à des températures trop froides.
J’ai également appris les bases de la mécanique de mon vélo, lu des livres sur l’itinérance à bicyclette, je suis allé voir des conférences de voyageurs et j’ai énormément regardé de documentaires sur divers explorateurs.
La partie la plus dur de ma préparation aura été les deux dernières semaines avant mon départ, ou j’ai donc consacré tout mon temps à mes amis et ma famille afin de les rassurer.
Q3- 20 pays, plus de 11000 kms et tout juste 4 mois en plein hiver, cette
aventure devait être également un grand défi physique, tu dois avoir une
aptitude naturelle pour un tel périple, tu es donc un cycliste assidu et
bien entrainé?
R3- C’est sur que cela paraît impressionnant mais en réalité le corps s’adapte facilement aux froid et à l’effort. Après deux semaines de vélo je n’avais plus froid, ni mal aux muscles. Le physique n’était pas un problème. En revanche mentalement j’ai du faire face à la solitude. Je me suis retrouvé face à moi même, à mes erreurs du passé, à mes interrogations sur le futur. Une fois que j’avais à peut prêt fait le tour, j’ai enfin pu me reconnecter au moment présent, et vivre pleinement mon voyage.
Pour ce qui est de l’entraînement avant mon départ, je gravissait des cols tout les week-ends avec une équipe de cyclistes, j’ai fait la Route des Grandes Alpes en autonomie.
Mais à la base je ne suis pas du tout un cycliste, mes sports de prédilections sont l’escalade, la randonnée et le ski.
Q4- Quels sont les 3 meilleurs souvenirs que tu retiens de ton aventure?
R4- J’ai beaucoup de bons souvenirs.
Mais ce qui m’ont le plus marqués sont l’accueil et la bienveillance de la population ressentie en Serbie et en Albanie. Je me sentais chez moi, en sécurité. Les gens sont extrêmement généreux. On m’offrait des cafés et des fruits tous les jours. On m’a donné des habits, j’étais souvent accueilli pour dormir chez les gens.
Mon deuxième plus beau souvenir est d’avoir longer la côte méditerranéenne de Athènes à l’Italie. Les montagnes plongent dans une mer bleu ciel, les plages sont sauvages et peuplées de bergers gardant leurs troupeaux. Je rentrais dans un état méditatif où je n’avais qu’une seule envie c’était d’arrêter le temps et de rester là.
Enfin, étant un bon mangeur, j’ai apprécié la découverte des spécialités locales, souvent à des prix beaucoup plus bas qu’en France. Quand j’arrivais dans un restaurant je ne lisais pas la carte (déjà car je ne la comprenais pas), je demandais au cuisinier ou au serveur de me préparer un plat classique que l’on mangerait chez eux.
Encore un grand merci de vous intéresser à mon tour d’Europe.
Pour information, cela fait seulement 4 jours que je suis rentré et j’ai déjà commencé un nouveau tableur Excel pour un futur voyage, plus long et plus loin.
CPT.com
04/2022
Interview exclusive
Photos Z.F
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