Difficile pour le sportif de savoir où donner de la tête en ce 15 juillet, pour les jambes, l’offre était riche elle aussi, entre l’épreuve de la Maurienne, l’Arvan Villard et celle du Briançonnais » le granfondo Serre Chevalier« . Et pour l’une comme pour l’autre mieux valait avoir des jambes.
Côté Briançonnais, le comité d’organisation proposait cette année 2 parcours, sur les 3 initialement prévus. En raison d’effondrements de la chaussée du côté d’ Oulx, pas de col de l’échelle ni de traversée de la belle vallée de la Clarée mais de quoi faire quand même avec les 4 cols au programme.
Venus d’horizons diverses, Italiens en voisins, belges, britanniques ou français en vacances, locaux rompus aux ascensions, c’est quelques 500 cyclos qui se sont élancés sous un ciel modérément clément. D’entrée et quasi à froid, le col du Montgenèvre fut monté à très vive allure ce qui eut pour effet de segmenter le peloton et d’endommager quelques moteurs.
Passée la frontière, les longues descentes, en partie sous tunnels permirent la constitution de groupes plus conséquents jusque Cesana, point de séparation des 2 parcours.
Pour ceux du grand parcours, la descente continua jusque Suse. Les amateurs de sensations en furent ravis d’autant que la chaussée était sécurisée par les carabiniers mais cela se paie… Le tarif : 19 km de montée à 9,2% de moyenne dont 8 km de caillasses ou le colle del Finestre, col mythique dans lequel Froome fit basculer le Giro quelques semaines plus tôt. Un monument donc et une montée atypique, belle et rugueuse : des lacets serrés dans les bois d’abord, une piste qui serpente dans les alpages pour finir. Atteint le toit de l’épreuve et le premier ravitaillement, le ciel s’est ouvert et la température s’est élevée au fur et à mesure que la descente fut dévalée. Et c’est sous la chaleur et avec un vent contraire que s’est effectuée l’ascension de Sestrières, une ascension plus éprouvante qu’il n’y parait.
On aurait pu penser voir à ce stade de l’épreuve quelques gels au sol, je n’en vis aucun … Les rappels au civisme clairement énoncés au départ ont été entendus contrairement à la semaine précédente ( EDT) où l’on a pu déplorer un délestage continu sur le parcours malgré une organisation de grande qualité et un accent mis sur le respect de l’environnement . Certains, sur les épreuves de masse, concentrés sur une performance ( toute relative) s’autorisent à imiter les pros, un exemple qui n’est malheureusement pas forcément à suivre…
Passé Sestrières et un dernier ravitaillement, une nouvelle et rapide descente s’est offerte à nous, coureurs et chèvres confondus, ces dernières finissant par nous céder la chaussée (à chacun sa place !)
Dernière ascension : Montgenèvre versant piémontais, 4 ème col de la journée, une montée assez longue empruntant un long tunnel à la sortie duquel on quitte l’Italie et bascule du côté français, il n’y a plus qu’à descendre et lutter avec le vent pour rejoindre Saint Chaffrey où les coureurs arrivent par petits groupes sur la place du téléphérique. Sitôt descendus des machines, on suit l’étape du jour sur les écrans géants en attendant les copains ou en les retrouvant. A ce jeu là, David attend toujours…. Il termine 13e de l’épreuve ce qui en dit long sur le niveau du jour …L’ italien Paolo Castelnuovo l’emporte chez les hommes, chez les femmes, sa compatriote, Ilaria Véronèse, est la lauréate ( à dėfaut de mondial), côté green Amélie De Vecchi monte sur le podium dans sa catégorie comme David. Reste à se restaurer et si dans les bars le plat du jour affiche « les croates » , les cyclistes auront droit à une paella géante et à des spécialités régionales servies avec le sourire par une équipe de bénévoles efficaces et souriants. Une belle épreuve pour conclure et une journée sportive qui s’étire, histoire de mettre une deuxième étoile sur le maillot bleu.
François
Patrouilleurs présents: Amélie De Vecchi, David De Vecchi, Jean Claude Robert, Sébastien Duc, François De Jumné