La XXALPS 2003: Wolfgang Fasching maître de l’extrême!
La sortie de l’ISERAN (2765) ne s’est pas effectuée sans mal, les 2 champions ont escaladé et descendu le col en pleine nuit, avec au passage quelques minutes de sommeil prises à l’abri des regards au détour d’un lacet.Ils sont arrivés à SAINT MICHEL DE MAURIENNE avec 3 heures d’écart à l’avantage de CLAVADETCHER qui ne se désunit. FASCHING nous semble alors très fatigué , après quelques explications données par Doris son épouse attentive et les membres de son équipe, nous apprenons que Wolfgang souffre d’une blessure importante à la selle qui l’oblige à des contorsions et ne va pas en s’améliorant, tout son entourage appréhende les heures à venir.
En effet, Clavi poursuit sa route, maitrisant le GALIBIER (2646) de manière homogène, alors que son adversaire souffre le martyr dans le TELEGRAPHE (1566) pourtant moins pentu.
Puis l’interminable GALIBIER apparait alors sous les roues de l’Autrichien.
Il n’en peut plus, change plusieurs fois de vélo et utilise son mountain bike, prévu pour effectuer les descentes de nuit en cas de pluie, pour terminer l’ascension à 5 à l’heure, un véritable calvaire!…
Au sommet, il est à 3 heures 1/2 de CLAVADETCHER qui a déjà franchi l’IZOARD (2360).
La cause semble entendue, cependant FASCHING ne baisse pas les bras, il nous semble même s’être refait une petite santé dans la descente sur BRIANCON.
La montée de l’IZOARD nous confirme alors cette impression, puisqu’au passage de la stèle dans la casse déserte, il est à 3 heures de CLAVADETCHER qui vient de s’arrêter dans l’ascension de VARS (2109).
Le passage au sommet de VARS où les marmottes sont chez elles, redonne un léger espoir au team de FASCHING, puisqu’alors CLAVADETCHER possède 2 h 45 d’avance à cet endroit.
Wolfgang s’applique dans la descente, on le voit retravailler ses trajectoires et le rictus de la souffrance disparait peu à peu. Au pied de la Bonnette il est à 2 h 30.
Commence alors pour Andréas CLAVADETCHER, un véritable chemin de croix. Au bout de 3 km dans la BONNETTE (2802) il a encore perdu 45 minutes et ce n’est pas terminé, FASCHING est informé, son second véhicule d’assistance est parvenu a la hauteur de son rival et les informations circulent, le supplice est à son comble pour Clavi, il s’arrete à plusieurs reprises, change de vélo, hésite, puis repart… à 8 km du sommet il ne lui reste que 43 minutes d’avance, FASCHING est survolté, il grimpe à la Ulrich les mains en bas du guidon, assis sur sa selle, ses blessures ne sont plus qu’un mauvais souvenir!
Soudain, la nouvelle nous parvient, CLAVADETCHER vient une nouvelle fois de s’arrêter et s’est endormi!
Il reste 6 km pour parvenir au sommet de ce dernier col si l’on excepte la montée finale vers ISOLA 2000, FASCHING passe en pleine nuit à hauteur du Pace Car de CLAVADETCHER à près de 20 km/h, musique à fond, regard rivé sur sa roue avant. Le moment est d’une intensité extraordinaire et tout le monde regarde passer FASCHING comme un fantôme qui vient de surgir des ténèbres, doté d’une énergie incomparable…
Le bouleversement est total, FASCHING est survolté, il va conduire sa descente sur SAINT ETIENNE DE TINEE et ISOLA comme en plein jour, malgré les bourrasques de vent chargées de poussière annonciatrices de prochains ‘orages .
Puis aborder la dernière montée qui conduit à ISOLA 2000 (2000) et au Col de la LOMBARDE au maximum de ses possibilités, nous offrant alors une démontration de force et de détermination que nous ne lui avions pas vue depuis plus de 2 jours.
40 minutes plus tard, ANDREAS CLAVADETCHER passait la ligne d’arrivée, regaillardi par cet arrêt rendu obligatoire, le visage marqué, bien entendu déçu, mais peut – être aussi soulagé…
Ainsi, l’Autrichien WOLFGANG FASCHING a remporté la première édition de la XXALPS de la manière la plus extraodinaire qui soit, confirmant si besoin est, qu’il reste le maitre de l’EXTREME!
XXALPS 03. Le JDC. 08/2003. Droits réservés.
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