La FFC supprime les ententes inter clubs chez les juniors!

Un dossier Vélo Horizon 21:

Dans son communiqué officiel la FFC déclare :

« Nous pensons que notre pyramide de formation incluant les clubs, les comités départementaux et régionaux et la FFC est suffisamment complémentaire pour ne pas avoir besoin d’imaginer des « super structures » susceptibles de faire péricliter les petits clubs »

Exit donc les Ententes chez  les juniors, circulez, il n’y a rien à voir ! Les penseurs ont pensé et les pauvres clubs vont panser leurs plaies  comme toujours ; voire même disparaître faute de combattants.

En 2020,  2 260 juniors hommes et 235 juniors filles sont licenciés dans 2 500 clubs. Soit moins d’un junior par club !

Non me direz-vous, puisque certains clubs sont beaucoup mieux lotis que d’autres avec leurs équipes juniors.
Dans ce cas, cela signifie mathématiquement que pour d’autres, c’est zéro junior !

Les chiffres sont intraitables et interrogent le bon sens, quoiqu’on en dise !

Le « moteur » d’un bénévole de club pourrait vite tomber en panne. Une telle mesure n’est elle pas une insulte à son engagement? Lui qui consacre son temps, son énergie et son argent à l’éducation et l’éclosion de ses jeunes talents. L’en priver, c’est bafouer son travail et cela, il ne le pardonnera pas.

On parle à Paris mais on ne pense guère . (Voltaire) 

  • Un dossier enquête de Roger Bordeau:

Créées à titre expérimental 2019 les ententes Juniors étaient passées de 7 à 20 en 2021 démontrant ainsi un véritable engouement des clubs et de leurs juniors isolés qui accédaient ainsi à de belles épreuves pour progresser vers le haut niveau. Notons au passage que cette expérimentation a été très fortement impactée par la crise Covid, les saisons 2020 et 2021 ayant été très largement tronquées !

A ce stade nous pouvons nous demander sur quelles bases, à partir de quelle étude objective et avec quels décideurs l’option de cette suppression a été validée ?

« Nous pensons que notre pyramide de formation est suffisamment complémentaire……. »

Et ce n’est pas un secret de polichinelle, nous savons tous que de nombreux comités départementaux et même régionaux ne disposent pas d’un dispositif de sélection performant pour ce domaine. Curieusement aucun chiffre n’est produit par le pouvoir fédéral ??!

  • L’argument que les ententes feraient péricliter les petits clubs ne tient pas !

Nous savons tous et les chiffres le démontrent, que très peu de clubs sont en mesure d’aligner une très bonne équipe Juniors sur une épreuve de niveau National. Pour exemple, en 2020 dans le département de la Sarthe il n’y a qu’un seul club sur 40 qui a pu le faire seul et obtenu la 8ème place au challenge Directvélo en 2020 avec seulement 3 juniors, évidemment ils étaient parmi les meilleurs nationaux. A noter que ce comité a mis en place un Team Juniors construit sous la forme de sélection. Avec notamment un emploi financé grâce au conseil départemental. En l’absence de ce type de structure ce qui est souvent le cas, il est évident qu’une entente avec 4 ou 5 clubs aurait été la bonne solution.

Donc l’argument que les ententes feraient péricliter les petits clubs ne tient pas surtout que ceux-ci conservent leurs licenciés dans le format d’une entente !

  • Nous n’avons pas aujourd’hui de jeune de 20/21ans en capacité de faire jeu égal avec les Bernal, Pogacar…..

Ramené au niveau du territoire national, ce constat met en perspective la faible capacité du cyclisme à détecter et à développer des talents chez les jeunes. Et si l’on ajoute à cela la structuration obsolète du cyclisme chez les jeunes pour laquelle on se refuse à passer à des catégories de niveau, on comprend mieux pourquoi nous n’avons pas aujourd’hui de jeune de 20/21ans en capacité de faire jeu égal avec les Bernal, Pogacar etc…..

  • Nous avons le sentiment que justement ce processus n’existe pas et que les décisions sont prises par seulement quelques-uns…

Tout ceci pose une question fondamentale à propos du processus global qui conduit la fédération à prendre des décisions cohérentes et transversales sur la politique fédérale de développement, sur la conduite de projets, sur l’élaboration des plans d’actions, sur cette notion de gouvernance qui consiste à avoir toujours un coup d’avance vis-à-vis des difficultés rencontrées par les évolutions sociétales, celles du sport…etc.

Encore une fois nous avons le sentiment que justement ce processus n’existe pas et que les décisions sont prises par seulement quelques-uns, sans consultation des acteurs de terrain, probablement sous influence de quelques intérêts ou lobbies minoritaires ou internes…?

  • Ceux qui ont les mains dans le cambouis ont beaucoup de choses à dire…

Tout d’abord, pour avoir été un acteur fédéral pendant 20 ans, je sais que généralement un projet est issu d’une réflexion au sein de la commission nationale responsable du domaine concerné. Ensuite, préalablement, pour identifier les besoins du terrain, les idées, les problématiques, on procède avec une enquête auprès des clubs, des comités, via les réseaux que l’on a mis en place. Cela vaut pour des sujets simples et peu impactant pour les clubs et les licenciés. La fiabilité et l’efficacité des réseaux est proportionnelle à la fréquence de leur animation. Il faut donc communiquer avec eux de façon permanente.

Pour des sujets ou thèmes novateurs visant à transformer fondamentalement notre sport ou sa gestion, l’idéal consiste à organiser, selon l’importance, un congrès, des assises ou des séminaires avec les acteurs du terrain. Ceux qui ont les mains dans le cambouis ont beaucoup de choses à dire.

Mais cette démarche est extrêmement rare…

 

 

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Velo Horizon 21

Roger Bordeau

CPT.com

10/2021

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