Jeannie Longo, marraine de la Voie Aurelia 2022: Ambassadrice du Vélo pour toutes!

Rencontre et entretien avec Jeannie Longo, sportive de France la plus titrée au niveau international: vélo au féminin, vélo au quotidien…

La Voie Aurelia: Jeannie la Championne inusable qui cumule titres et performances au niveau national et mondial, marraine de La Voie Aurélia 2022, un statut qui nous fait tant plaisir!…

2022 sera le retour du tour de France pour les Femmes, que vous inspire ce renouveau et cette prochaine médiatisation internationale du vélo féminin?

Jeannie: He bien, voyons cela comme une excellente initiative de relance du Tour de France féminin…il ne faut pas oublier que son organisation  fut abandonnée en 1990, alors que les femmes avaient couru le grand Tour de 1984 à 1989 inclus, à l’initiative de Félix Lévitan qui souhaitait mettre les femmes en avant.

Cette année, les femmes vont courir à la suite du Tour des messieurs et sur une semaine seulement ; mais ne doutons pas que la société organisatrice ASO va faire cela très bien avec son professionnalisme et que la médiatisation sera importante et mondiale ; le public va pouvoir s’habituer aux courses femmes et aux noms des championnes.

 

La Voie Aurelia: Vous pratiquez toujours le vélo sportif dans des épreuves régionales et nationales, voire internationales dans vos catégories d’âges, s’agit il de rester en forme ou d’une addiction?

Jeannie: Certainement pour ne pas perdre toutes mes capacités en prenant de l’âge ; sachant évidemment que je ne ferai pas les performances d’antan ! mais c’est également pour rester au contact d’une population cycliste motivée et passionnée, jeunes et moins jeunes, -voire âgés pour de rares courageux ; l’occasion d’échanger sur leurs expériences, leurs métiers, leurs sensations, etc….bref, de passer un bon moment, de découvrir paysages et pays… mon résultat maintenant n’a pas l’importance primordiale

 

La Voie Aurelia: Le vélo pour toutes et tous et sous toutes ses formes de pratique n’a jamais connu un tel engouement et une telle promotion, les pouvoirs publics investissent énormément dans les infrastructures, les villes se transforment, le vélo tourisme atteint des pics jamais atteints, selon vous que manque t’il dans ce contexte pour que le vélo soit encore plus populaire et utilisé?

Jeannie: Je trouve que l’évolution en faveur de la pratique cycliste est presque à son maximum et qu’on peut difficilement faire beaucoup plus ; actuellement la pratique cycliste , avec la marche ou la course à pieds, sont des modes de société, apparues avec le déclenchement des mesures de restrictions dues au COVID : les populations ont pris conscience de la liberté d’agir et de prendre l’air, quand on a commencé à les en priver ! d’autre part, le déplacement en vélo électrique a permis à beaucoup, d’éviter les engorgements de la circulation aux heures de pointe et aussi, en loisir, à pédaler facilement là où ils n’auraient jamais pu y arriver, dans les cols et les montées ou bien face au vent… le moteur leur offre la facilité et le plaisir.

Afin d’encourager encore plus le déplacement à vélo, pour aller au travail, les entreprises devraient offrir les réponses aux besoins des utilisateurs et pas seulement des parkings à vélos, mais aussi des vestiaires chauffés avec douches, des chauffages pour sécher vêtements et chaussures !!, des sèche-cheveux !, et pourquoi pas des petits ateliers de réparations…etc…

ET….il faudrait de la place, pour que les cyclistes ne soient pas « casés » dans la circulation, avec parfois juste un marquage au sol , un dessin de vélo en sens inverse de la circulation dans une rue étroite !, une piste qui s’arrête face à un trottoir de pont, les exemples sont multiples…

Peut-être, faudrait-il organiser des journées « venez vous essayer au vélo », pour celles et ceux qui n’osent pas se lancer dans l’aventure , parce que cela fait des années qu’ils ne sont pas remontés sur un vélo (depuis leur enfance en fait)…

CPT.com/La Voie Aurelia

05/2022

Photos: JL/ DR

Rights reserved