Véloroutes, expérience V67 en Maurienne: Green Cycling accompagne l’AF3V et les collectivités!
Green Cycling, en la personne de Vincent HURSTEL en Savoie, a répondu avec un vif intérêt à l’invitation de Armand PORTAZ de l’AF3V en cette journée du 16 septembre pour accompagner un groupe de travail autour de la réalisation de la future Véloroute, V67 qui doit à terme relier la vallée de la Maurienne et l’Italie en site protégé ou partagé en fonction des tronçons.
C’est avec une douzaine de cyclistes dont des élus, guidés par Julie RAUX qui travaille activement sur ce projet au sein du Syndicat de Maurienne, que Vincent a reconnu le parcours, et en particulier la première partie qui offre quelques sérieux challenges à relever. Les échanges préalables avec François-Eric CURNIER qui avec son agence « INGEROP Inventons demain » est le maillon fort de ce projet au niveau de la Région, nous ont permis de comprendre les tenants et les aboutissants de cette future voie dont certains tronçons seront davantage des voies vertes que des pistes cyclables. Rappelons aussi, comme Armand PORTAZ le rappelle, qu’à terme ces Véloroutes devraient être reliées entre-elles et s’inscrire sous le label « Eurovélo » qui impose la notion d’intermodalité, une telle piste doit avoir en parallèle un système de transport en commun efficient, train ou bus par exemple.
La route est donc encore bien longue pour que les chemins que nous avons empruntés, plus adaptés au VTT qu’au vélo de route hier, et encore il a fallu parfois pousser le vélo, soient offerts sur de jolis revêtements aux cyclotouristes du monde entier qui n’attendent que ça, semble-t-il. D’après certaines études, en matière de tourisme, la ViaRhôna rapporterait 17.000 euros au kilomètre, la Vélodyssée 80.000 euros, qu’on se le dise !
La première partie de cette Véloroute V67 propose au départ d’Aiguebelle un passage particulièrement bucolique dit « montée de la Christine ». Un chemin étroit qui, visiblement ne date pas d’hier, avec des passages de 15 à 20% de déclivité, qui nécessitera (nécessiterait ?) un gros travail préparatoire. Ceci dit, malgré la difficulté du passage, il permet de poursuivre sur des chemins très tranquilles au travers de paysages préservés. Comme cette arrivée sur le Lac des Hurtières qui permettra aux cyclistes de retrouver une station vélo avec toilettes, postes de recharge des VAE et petit kit de réparation. Car, lors de cette sortie groupée de découverte, Julie RAUX a bien insisté sur les autres aspects d’un tel projet, mettre en valeur les richesses patrimoniales, naturelle en particulier, et offrir aux cyclistes des postes dédiés au petit bricolage d’urgence des vélos.
C’est d’ailleurs un des points sensibles sur lequel notre regard Green Cycling est resté attentif, l’aspect naturel de tels projets. En effet il est toujours fantastique de pouvoir traverser des paysages en pleine Nature en silence sur son vélo, d’autant que la V67 devra traverser une zone Natura 2000. Ceci dit il est évident qu’entre zones humides et autres, un gros travail de « restitution » de zones naturelles devra être entrepris. Pas forcément une chose toujours simple à réaliser. Ce sera sans doute avec les liens que nous entretenons depuis longtemps avec nos amis du Conservatoire des Espaces Naturels de Savoie que nous proposerons à INGEROP de faire le point pour éviter les retards que pourraient prendre la réalisation de ce joli projet. Car chaque changement de tracé provoque de nouvelles enquêtes en matière d’environnement, ce qui semble bien « naturel ».
Enfin, en tant que cycliste sur route, il faut avouer qu’une grande partie de cette allée verte ne sera pas adaptée aux cyclistes qui veulent maintenir une « moyenne ». Pour cela la Mauriennaise restera la référence, d’autant que les travaux d’aménagement en cours vont faire de cette route qui relie l’entrée de la vallée de la Maurienne au pied des cols prestigieux du « Plus grand domaine cyclable du monde » une route assez sûre et isolée des poids lourds qui filent vers Turin. Ceci dit, ce sera toujours avec un grand plaisir que nous, cyclistes qui aimons les différentes pratiques qu’offre ce qui est plus qu’un moyen de transport, que nous irons rouler sur cette V67 dès qu’elle sera réalisée. Entre le Vélotaf et le tourisme familial qui se développent de manière exponentielle, le cycliste sportif ne doit pas être oublié. Et c’est dans cette optique que nous rappelons que si une allée verte ne peut pas permettre la cohabitation des différentes pratiques du vélo, elles devraient être constamment accompagnées de bandes cyclables sur les routes qui offriraient plus de sécurité pour tous. En en particulier pour les cyclistes qui seront invariablement obligés de partager la route avec voitures, motos et camions.
C’est d’ailleurs un des points qui a été soulevé par les élus lors de la réunion qui a suivi la reconnaissance sur le terrain, celui de la différence de vitesse entre les voitures et les vélos.
Limiter la vitesse, poser sur la route des obstacles ralentisseurs semblent les solutions du moment. Ce qui est bien triste pour les cyclistes comme ceux de Green Cycling qui ont posé leurs roues en toute sécurité dans d’autres pays, à l’exemple de Tenerife, et qui savent que l’éducation et la politesse (pour laisser de côté le terme qui devient à la mode de bienveillance) ne coutent pas grand-chose à nos sociétés, mais peuvent sauver beaucoup de vies, comme celles des cyclistes !
CPT.com/Green Cycling
09/2022
Texe et photos V.H
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