Marc Leuckx: Co-recordman de Paris-Brest-Paris.
Nouveau recordman de Paris Brest Paris en 42 heures 40 minutes, lors de cette magnifique édition 2003 en compagnie de 5 autres cyclistes tout aussi méritants, Marc Leuckx* a la particularité d’être le seul non français du groupe (puisqu’il est Belge) mais aussi, peut-être à cause de sa modestie naturelle, d’être le moins connu du groupe qui a dominé cette 15ème édition de PBP. je remarque cependant qu’il n’en était pas le moins fort, notamment durant la période décisive qui a suivi la seconde nuit sur la route, constat que j’analyse en disant que sa profession de professeur de maths lui a peut-être permis de bien calculer et répartir ses efforts.
Q1- JDC. Marc, depuis quand t’es tu pris de passion pour les longues distances et quels étaient tes objectifs en prenant le départ de PBP ?
R1- M.L: Il y a 2 ans, lors d’une traversée des Etats Unis organisée par la compagnie de Lon Haldeman, j’ai parcouru plus de 5000 kms avec un groupe de cyclistes déjà entrainés sur ce type de parcours, je me suis alors rendu compte que j’avais certaines capacités de récupération et une bonne gestion de mes efforts sur les longues distances, en rentrant Didier Miranda n’a pas cessé de me répéter que je devais m ‘inscrire pour disputer Paris Brest Paris, l’aventure a commencé comme cela, je me suis donc inscrit et nous avons préparé cette affaire ensemble avec Didier, mais je dois dire que n’ayant aucune expérience de ce type d’épreuve, je partais totalement dans l’inconnu, j’avais seulement espoir de faire moins de 50 heures.
Q2- JDC. PBP était donc ta première épreuve longue distance, mais comment t’es tu entraîné pour arriver à gérer ces 2 jours de vélo à ce rythme ?
R2- M.L: Disons que je me suis entraîné un peu plus que d’habitude, j’avais 24000 kms au compteur avant PBP, j’ai fait tous les brevets, j’ai un peu rallongé les distances, mais ma sortie la plus longue a été de 400 km. En fait ce qui m’a surtout permis de tenir c’est mon mental, j’avais le moral de constater que j’étais devant et que j’allais de mieux en mieux alors que beaucoup d’autres me semblaient décliner, de plus l’assistance de mes amis du team a été géniale et à chaque point de contrôle, le fait de voir leurs sourires de plus en plus épanouis me donnait encore plus de forces.
Je dois dire quand même que j’appréhendais le fait d’avoir à rouler la nuit, je ne l’avais vraiment jamais fait comme ça et je dois dire, même après l’épreuve, que je n’aime pas ça du tout.
Q3- JDC. Pour la gestion de ton alimentation et récupération active, as-tu suivi un protocole particulier ?
R3- M.L: Pas du tout, j’ai mangé ce que l’on me présentait aux contrôles sans me poser beaucoup de questions, mais sur le vélo, je buvais et je grignotais sans arrêt, j’ignore combien de squeezys (ndrl : gel Leppin) j ’ai avalés, mais c’est impressionnant. J’ai eu une période difficile avec des maux d’estomac, mais elle a disparu assez rapidement, avec le moral c’est vrai que tout s’arrange et que le stress disparaît.
Q4- JDC. Est-ce que tu prévois dans le futur de participer à d’autres épreuves de longue distance ?
R4- M.L: Pourquoi pas, bien que le fait d’avoir à rouler la nuit me perturbe assez, cependant j’ai un planning précis avec ma profession d’enseignant et je ne pourrai réellement consacrer du temps à une préparation spécifique que pendant les congés scolaires, cela limite quand même assez mes choix.
Mais c’est sûr que la RAAM continuera longtemps à me faire rêver…
En attendant, je vais finir ma saison avec mes potes du team BIO RACER CYFAC, je leur dois bien ça.
*Marc LEUCKX a 39 ans, il réside à LENNIK en Belgique, où il exerce la profession de professeur de mathématiques, j’ai croisé un cycliste totalement passionné par son sport, modeste et généreux.
P.F pour le JDC. 21/08/03. Droits réservés.
Photo : Alina Dulaurent.