Le RPE 2007: Hugues Rico maitrise les éléments.

9 octobre 2006 Actualité cyclisme ultra, Le Raid Provence Extrême (R.P.E)

Ils furent une trentaine au départ, venant de 10 nations et 15 d’entre eux arrivèrent une journée plus tard à Saint Rémy de Provence, petite ville des Alpilles où se fabriquent depuis 4 ans de nouvelles pages dédiées au cyclisme ‘Sport de légendes’ et d’exploits gratuits qui font sa popularité.

Cette édition 2007 du Raid Provence Extrême n’a pas failli à sa réputation et si elle a consacré Hugues Rico comme un des tous meilleurs européens du Cyclisme Ultra distance (Ultra Cycling), elle aura aussi marqué les esprits et les organismes par la beauté sans limites de ses paysages et les conditions météo dantesques que les solitaires durent affronter, sur un Mont Ventoux couvert par 5 cm de grêle et une Montagne de Lure sombre, humide et glaciale.

Le samedi matin les bourrasques de vent qui soulevaient la poussière de la Place Charles de Gaulle à Saint Rémy, semblaient annonciatrices de moments difficiles, les regards se tournaient vers le ciel, interrogeant les nuages de leurs intentions et les 52 kms en groupe pour se rendre à Bedoin furent une occasion de détente, préliminaire indispensable à la journée folle qui s’annonçait.

La Route du Ventoux fut une nouvelle fois à la hauteur de l’évènement, la logistique mise en place dans l’aire de départ faisait parfaitement l’affaire des équipes d’assistance tandis que les cyclistes s’affairaient à leurs derniers réglages, jetant un coup d’oeil distrait sur les participants du petit parcours de la Ventoux Beaumes de Venise qui rentraient sur Bedoin.

Le départ donné à 11 heures 45 et nous nous retrouvions sur les pentes du Géant de Provence après Malaucène où la hiérachie se mit en place dès les premières pentes, suivant un rythme soutenu par Laurent Boursette, venu avec son pote Samuel Ginestet tester le RPE en Team, tentative réussie avec les félicitations de tous pour leur très belle performance .

Nous attardant sur la situation des solos, le quatuor Venier, Briand, Rico, Renaud se porta aux avants postes , chacun observant l’autre devinant que l’usure serait seul juge, car la résistance de chacun fut très vite mise à contribution aux approches du sommet, envahi de lourds nuages noirs qui déversaient alternativement trombes d’eau et grélons saillants qui recouvrirent vite route et bas côtés.

Le brouillard dense s’invitant dans la ronde, les rafales de vent du sud n’y faisant rien, nous primes alors la décision d’autoriser les solitaires à se réfugier dans leurs véhicules d’assistance pour quelques minutes, le temps d’une descente à l’aveugle jusqu’au Chalet Reynard où le débat sportif reprit le dessus sur le climat.

A ce jeu, Boursette fut le plus prompt, Briand, Venier et Renaud profitèrent d’un instant d’inattention de Rico pour le laisser seul , voué à un sort qu’il mit longtemps à conjurer, car ce n’est qu’aux approches d’Aiguines, 200 kms plus loin qu’il reprit espoir et retrouva sa détermination .

Les sublimes Gorges du Verdon passées à l’heure du soleil couchant confirmèrent la tendance, rien n’était joué, ni Venier, Briand, Renaud ou Rico ne savaient qui serait mangé le premier ou plutôt qui serait l’ultime survivant du combat.
Et plus nous nous approchions de la Montagne de Lure, plus l’ambiance devenait pesante, les évènements nous confirmèrent que cette montagne était sans pitié, la nuit devait être longue.

Dès les premières pentes Hugues Rico confirma ses objectifs, il s’élança à la poursuite de Franz Venier qui menait alors le bal, le rejoignit avant le sommet et le déposa sans coup férir dans la longue descente sinueuse et glissante comme du verre mouillé, évitant trous et cailloux comme par une belle journée d’été pour partir à la conquête de son deuxième RPE consécutif, à la manière d’un Fasching, qui n’est pas qu’une simple référence en la matière.

La Vallée du Jabron confirma Rico et ce n’est pas le Ventoux escamoté du retour qui changerait la donne, ni le Col des Abeilles franchi dans le brouillard, ni la vallée de la Durance, par Villes sur Auzon, Pernes et Noves qui pourraient influencer la fin des débats, chacun avait trouvé sa place, l’important était maintenant de rentrer, sauvé des eaux, des images plein la tête et des souvenirs gravés à jamais dans la mémoire.

Bravo à Hugues, Franz, Jean Pierre, Dominique, Jean Claude, Stéphane, Alain, Igor, Beat, Guido, André et Marc d’être arrivés au bout de l’aventure, courage à Gabriel et Jacky malgré une légère frustation, félicitations à Laurent et Samuel pour leur performance, remerciements à Stefan et Anke, associés dans le plaisir de réaliser ensemble un super objectif et que dire à Anne et Elisabeth qui ont accompli leur défi avec grâce et simplicité….

J’associe à cette aventure, Alain, Rolland, Xavier, Marie, Guus, le groupe ASL, Sports Loisirs et Culture et tous les amis et partenaires fidèles qui soutiennent le Raid Provence Extrême depuis sa fondation, mais, l’histoire ne serait pas finie sans une pensée émue pour nos amis des Aigles de Provence…