La Trilogie de la Maurienne, 1/2 Août 2020, retour vers le futur…
Le début du mois d’août de cette année 2020 vraiment très particulière aura été marqué par la reprise des épreuves cyclosportives de haute montagne. Et c’est grâce au travail acharné de Ludovic Valentin, et à la qualité de toute l’équipe de LVO que la Trilogie de la Maurienne a pu avoir lieu dans le cadre enchanteur de la vallée de l’Arvan.
Bien sûr ce monde d’après qu’on nous propose est un peu étrange. Par exemple la trilogie n’aura eu lieu cette année qu’en deux actes. Le samedi ce sont déjà environ 150 cyclistes qui ont posé les roues de leur vélo autour de la commune d’Albiez-Montrond pour gravir quelques cols. Et le dimanche plus de 300 cyclistes se sont élancés sur les 3 parcours proposés pour l’Arvan-Villards.
Sur le plan purement sportif, qui ne fût peut-être pas l’essentiel cette année, il est apparu évident que le niveau d’ensemble était très élevé. Nous reviendrons plus tard sur les résultats féminins, car dans ce monde d’après il faudra définitivement accorder la même place au cyclisme féminin qu’au cyclisme masculin (s’il n’y avait qu’une leçon à tirer de ces derniers mois, ce serait peut-être celle-là). Chez les hommes en trois ou quatre noms tout sera dit. Sur le 100 kilomètres et 2900 mètres de D+ c’est Léo Bergère qui l’emporte. Ce triathlète de l’équipe de France, un des meilleurs mondiaux, qualifié pour les JO de Tokyo donc au mieux de sa forme en cet été 2020, est monté sur la plus haute marche du podium. Et sur l’épreuve reine de 130 kilomètres avec 3800 mètres de D+, que dire du jeune cycliste professionnel Julien Bérard quand il ne monte que sur la troisième marche du podium derrière l’Anglais Ruari Grant qui l’emporte devant le Belge Tim Alleman !
Mais le bilan de cette édition sera davantage tourné vers les conditions exceptionnelles de cette épreuve liées à la Covid 19.
Lors des Assises Européennes du Cyclopsort du début du mois de janvier à Courtrai (Kortrijt), durant lesquelles a aussi eu lieu l’assemblée générale de notre équipe Green Cycling, les organisateurs des principales épreuves cyclosportives de la planète étaient plein d’ambition et d’idées novatrices. Et il aura suffit d’un petit virus, d’un brun d’ARN, pour que tous les projets tombent à l’eau les uns après les autres. Il est donc remarquable de voir comment LVO a pu proposer aux cyclistes en mal d’évènements cette trilogie de la Maurienne.
Car si l’aspect économique de telles épreuves reste important afin qu’elles perdurent, le côté sanitaire est aussi primordial.
Toutes les mesures imposées par cette crise de la Covid 19, dans la mesure des connaissances actuelles et de la frénésie mondiale qui semble parfois les dépasser, ont été mises en œuvre avec méthode. Le retrait des dossards sans contact, avec l’utilisation efficace des QR Codes de nos téléphones, le sens de progression dans le village de départ, sans croisement, le gel hydro-alcoolique mis à disposition aux quatre coins du village, le port du masque obligatoire dans les lieux de contact autour de l’épreuve : tout était en place et a été bien respecté par les cyclistes qui n’ont finalement rangé leur masque qu’une fois placés dans les SAS de départ.
Lors du repas d’après-course, toujours dans l’esprit LVO qui offre des plats locaux aux cyclistes, les gestes barrières étaient aussi de mise. Et finalement tout cela n’a pas gêné grand monde. Lors du repas, ou pendant la remise des récompenses (bien sûr tout le monde masqué sur le podium) j’entendais les discours habituels sur les performances de tel ou tel, le virus ne faisait pas l’actualité, et cela faisait du bien !
A noter aussi que la recherche de bénévoles à répartir sur les trois parcours n’a pas dû être facile. Et pourtant ils étaient bien présents, et cette année j’ai particulièrement apprécié la présence de nombreux scouts autour de la Toussuire, leurs vêtements et plus particulièrement leurs chapeaux apportaient une touche d’originalité que je n’avais encore jamais vue en plus de vingt années de pratique.
Alors merci pour tout ça à toute l’équipe, avec une mention spéciale pour Marlène Ragot qui a rejoint cette année LVO, une belle recrue.
Mais puisque notre mission Green Cycling reste une des raisons de ma présence sur cette épreuve (j’avais opté pour le 70 kilomètres et 2200 mètres de D+ avec l’idée de faire plein de photos sur le parcours, j’ai été comblé), et bien je n’ai vu qu’une topette par terre. Elle était entre le village arrivée et les commerces du village. Je l’ai ramassée, mise à la poubelle, puis me suis appliqué du gel hydro-alcoolique sur les mains.
Nous étions trois Green Cycling sur cette épreuve, accompagnés par l’inusable Jean-Claude Mercier. La famille Alpen, Rob et Victoria (un bout d’Amérique et une touche d’Angleterre) ont participé aux deux jours de course. Participé et gagné puisque Rob est monté sur le podium dimanche dans sa catégorie d’âge, et a été en tête sur le classement général des 2 jours.
Mais comme je l’ai annoncé plus haut, et pour finir, il me faut terminer par évoquer l’aspect féminin de l’épreuve. Finir par le meilleur, la meilleure, ne fait jamais de mal.
Car sur les deux jours de course ce sera bien Victoria Alpen qui arrivera en tête de la Trilogie et qui enfilera le maillot de leader du challenge Rotor. Sur le 100 kilomètres du dimanche, elle ne sera devancée que par notre amie savoyarde Christelle Charvin. Il faut dire que cette dernière, jeune cycliste du club de La Motte-Servolex et membre de l’équipe Auvergne Rhône-Alpes depuis quelques années, sortaient d’un stage équipe en montagne et a eu à cœur de remporter l’épreuve. Bien sûr il n’y avait pas beaucoup de femmes engagées, sur le grand parcours en particulier, mais le niveau de celles-ci étaient aussi au rendez-vous.
En résumé deux bien belles journées en Maurienne, ce territoire qui se proclame « plus grand domaine cyclable du monde » mais qui devrait encore « travailler » le revêtement de ses routes. C’est un Savoyard qui vous le dit ! Certaines portions de route étaient recouvertes d’un bitume parfait, tout neuf, mais d’autres n’étaient que succession de fentes et de trous. Et encore nous avons évité le gravillonnage saisonnier ! Parce que si notre équipe Green Cycling s’intéresse beaucoup à la santé et à la sécurité, elle remarque qu’il y a encore plus de cyclistes victimes d’accident de la route que de la Covid 19. Mais côté « statistique » seul le temps pourra nous en dire plus.
CPT.com
08/2020
Texte et photos Vincent
Droits réservés Green Cycling
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