Rencontre avec Magdalena de Saint Jean.
Le monde Cyclosportif connait maintenant Magda de Saint Jean depuis 3 ou 4 ans, Cyclosportive émérite, elle remporte toujours très largement les classements féminins et rivalise souvent avec les hommes sur les parcours les plus difficiles du calendrier national. Docteur ophtalmo de profession et mère de famille occupée, Magda a une vie personnelle très chargée et trouve toujours le temps de s’entrainer et de préparer ses objectifs. Elle se fixe maintenant d’autres objectifs à 40 ans passés, dans la compétition traditionnelle où elle cotoie les meilleures féminines de l’hexagone, exemplaire!…
Trois questions à Magda, pour mieux la connaitre:
1 – Tu viens de réaliser une nouvelle perf époustouflante sur les Boucles du Verdon 2011, rien de plus normal pour la communauté Cyclosportive, qui s’est habituée d’un week end à l’autre à tes exploits, quel est ton parcours dans le Cyclosport et pourquoi tant de passion pour cette activité sportive anonyme?
Mon parcours dans le cyclosport est particulier, car j’ai commencé le vélo après 35 ans, et je suis passée du tour de 40-50 km cyclotourisme aux 90 à 120 km toujours cyclotourisme en moins d’un an. Ma conversion au cyclosport, je la dois à la chance que j’ai, d’habiter au pied de la Sainte Victoire et ce pour plusieurs raisons. Pour des raisons de facilité, de temps compté j’ai un parcours « la montée du Sambuc » que je fais au moins une fois par semaine, mais cela m’est arrivée de le faire dans ma période de débutante jusqu’à 5 jours de suite. Environ 500 m de dénivelé, des pentes d’au plus 6 à 7% et une ascension finale de 5 km. Pour passer au cyclosport, je me suis inscrite à ma 1ère cyclo, la cyclo sainte victoire, sans avoir roulée au préalable en peloton. Le circuit empruntait dès le départ mon parcours fétiche et quelle ne fut pas ma surprise de constater que je pouvais faire 8 min de moins sur ce parcours que je connaissais par coeur. Les descentes furent plus difficiles à négocier et pour ma 1ère cyclo, je me suis classée 2ème féminine à plus de 10 min de Karine Saysset qui allait gagner cette année là l’étape du Tour. Depuis, je cherche à m’améliorer encore et encore. J’ai pris conscience que j’avais quelques capacités physiques dans un sport comme le vélo, alors que je ne suis pas parvenue à un niveau équivalent en footing que je pratiquais pourtant régulièrement. Outre ma volonté de voir mes limites (et j’en ai, rassure toi) j’avais aussi la volonté de mieux comprendre ce monde un peu clos du vélo. Dans ma découverte du monde du vélo, je cotoie et j’apprends de nombreux anonymes, mais aussi des experts tel que Laurent Fignon malheureusement disparu, Jean-Pascal Roux (Mr Ventoux, et également mon président de club), Jean-Christophe Currit. L’avantage du vélo c’est que ce n’est pas une science exacte. C’est une évidence que j’avais du mal à accepter il y a encore quelques temps, sans doute à cause de ma formation scientifique. C’est bien ainsi. Cela explique que ce n’est pas toujours le meilleur (ou la meilleure) qui gagne. Mon intérêt pour le cyclosport se résume en 2 points : partage d’un moment sportif sur un parcours dépassant les 120 km.
2 – Le monde du vélo de compétition a découvert Magda il y a quelques semaines, lors de ta victoire au Mont Pujol devant le gratin du vélo féminin Français, qu’est ce que tu as ressenti à cette occasion?
A chaud une énorme joie liée à la victoire. A distance j’ai pris conscience qu’avant cette victoire, le cyclosport me rendait anonyme. C’est étonnant de constater que très peu de licenciées FFC participent aux courses cyclosportives. Pourtant, je pense que c’est une super école pour l’initiation à la compétition. C’est dans ces courses, au contact avec des coureurs plus forts (cf forums récurrents sur les pro, anciens pro, élites dans les cyclosportives) que j’ai progressé, et que j’espère pouvoir encore progresser.
3 – Est ce que tu vas poursuivre un programme spécifiquement féminin avec des objectifs précis?
Le championnat de France fin juin à Boulogne sur Mer sur un parcours difficile qui pourrait me convenir. Après, ce sera ma découverte des courses à étapes à la Ronde Bourgogne (3 étapes en 1 week end), j’aimerai participer au Tour de l’Ardèche cette année. Je sais maintenant que cela ne va pas être simple car le règlement est contraignant pour intégrer une équipe en cours de saison.
4 – Pour revenir au Cyclosport, nous remarquons une nette augmentation des participations féminines depuis 2 ans , notamment sur les épreuves du Trophée Label d’Or et pas seulement dans les épreuves faciles, à quoi attribues tu ce phénomène?
Conjoint, Sport santé, envie d’aventure et de défis physiques, autres raisons? Moi aussi j’ai observé qu’il y avait des nouvelles têtes. Des triathlètes, des compagnes de coursiers et même des féminines FFC (cette année, j’ai repéré Amélie Rivat à la Corima et Elodie Hegoburu à la GranFondo Colnago). Tant mieux. Le sport est un moment de partage.
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